Cultivé depuis les temps les plus reculés, mais d’origine inconnue, les pois secs ont joué un rôle important dans l’alimentation des anciens. Peu sensibles au froid, les pois redoutent, par contre, les fortes chaleurs de l’été, et leur culture n’est guère profitable qu’au printemps ou tout au début de l’automne.
La plante aime l’air, la lumière ; elle réclame un sol léger et un peu frais. Les terres qui comportent trop de calcaire et celles qui sont compactes lui sont défavorables.
Le pois fixant l’azote atmosphérique, il est inutile de lui donner des nitrates. Les engrais phosphatés et potassiques produisent au contraire sur lui les meilleurs effets.
Par suite de l’ancienneté de sa culture, le pois a donné naissance à un certain nombre de races différent assez sensiblement entre elles. C’est ainsi que l’on a en premier lieu les pois à parchemin ou à écosser puis ensuite les variétés non parcheminées que l’on désigne sous le nom de pois mange-tout. Dans les deux cas, existent des variétés naines, demi-naines et à rames. Parmi les pois à écosser, les variétés à grains ronds sont un peu plus résistantes au froid et à l’humidité que celles à grains ridés. Elles sont particulièrement recommandées pour les cultures précoces. Par contre, les variétés à grains ridés sont plus productives, supportent mieux la chaleur, et la qualité en est supérieure.
En pleine terre, les semis de pois s’effectuent de février au début mai. Les semis d’été ne sont pas recommandés, les pois craignant les fortes chaleurs. Les variétés naines se sèment en lignes distantes de 40 à 60 cm suivant leur hauteur ; les sillons doivent avoir une profondeur de 6 cm environ. Les variétés à rames sont semées en rayons de 80 cm d’écartement. On répartira les graines dans le fond des sillons en les disposant en quinconce tous les 3 à 4 centimètres.
Pour les semis précoces, une sage précaution consiste à ne rabattre que le bord du sillon face à midi, la paroi nord servant d’abri. Après deux binages, lorsque les plants atteignent 20 à 25 centimètres, c’est le moment de ramer les variétés qui le nécessitent.
Quand la floraison est suffisamment avancée, on pince généralement les pois de première saison au dessus de la quatrième ou cinquième fleur.
Par le pincement des tiges on hâte la production des cosses, mais on restreint le rendement.
La cueillette se fait tous les deux ou trois jours, en premier lieu à la base, puis au sommet des pieds.
Semblable expression peut paraître prétentieuse si l’on invoque seulement le geste du semeur.
Mais parler d’art à son sujet n’est cependant pas exagéré. Car ce n’est pas seulement du semis proprement dit auquel il faut rapporter cette expression, mais à l’ensemble des précautions qui doivent le précéder, l’accompagner et le suivre. Et qui constituent, dans leur ensemble, tout un art… professionnel.
Pour que la germination s’effectue normalement, il faut à la fois humidité, air et chaleur. De même, pour obtenir une abondante production, il faudra que la culture soit faite dans une terre profonde, saine et riche en éléments fertilisants.
Très rares sont les terres qui réunissent toutes ces qualités. Les posséderaient-elles qu’il serait nécessaire, néanmoins de pourvoir au remplacement des principes enlevés par les cultures précédentes.
C’est ainsi que les terres fortes recevront des fumures telles que : terreau léger, fumier de cheval, etc. Par contre, les terres sableuses seront améliorées par du fumier de bovin ou terreau gras.
Le terrain ayant été labouré, il ne reste plus qu’à attendre le moment propice pour opérer le semis. Ceci ne veut pas dire que l’on devra semer telle ou telle espèce à date déterminée. Certes, on trouve sur les sachets de graines quelques indications comme :
Semer de mars à juin ou d’août à octobre. Or cela ne signifie pas que chaque jour de ces périodes convienne pareillement à la bonne germination des graines.
C’est en faisant preuve de jugement que l’on choisira le moment où l’état du sol et la température correspondront le mieux aux exigences du semis envisagé.
Le choix de l’emplacement ne doit pas non plus être négligé. Lorsqu’il s’agit des tout premiers semis de printemps, l’exposition la plus chaude, la plus ensoleillée et la plus abritée des vents du nord et l’est leur sera réservée.
Dès que l’on apercevra pointer quelques minuscules petites herbes sur le labour, le moment sera propice pour effectuer le ou les semis.
Par contre, les semis en pépinière pratiqués en été gagneront à être exécutés à mi-ombre en sol frais.
On sème en ligne ou à la volée.
La profondeur à la quelle il convient d’enterrer les graines diffère suivant leur grosseur ; d’une façon générale, on considère qu’une graine doit être recouverte d’une fois et demie de son volume. Mais ce n’est là qu’une indication approximative, car il faut tenir compte de la nature du sol. C’est ainsi que, dans un terrain argileux, mieux vaut moins recouvrir les graines, alors qu’en terre légère il y a avantage à les enterrer à une profondeur égale à deux et même trois fois leur grosseur.
La préparation du sol pour les semis de graines fines doit être plus minutieuse, tout au moins en surface, que pour les graines volumineuses.
Une opération complémentaire aux semis que l’on néglige trop souvent est le terreautage ; il est cependant un des principaux facteurs de la réussite. En période chaude, il conserve de la fraîcheur au sol, par temps pluvieux, il empêche le durcissement du terrain.
Petit dicton de saison :
« Février entre tous les mois, le plus court et le moins courtois »