Le poireau est, en culture, une plante franchement bisannuelle, c’est-à-dire qu’il lui faut presque un an pour acquérir un développement complet et être susceptible de fleurir et de mûrir ses graines, ce qu’il fait dans le cours de la seconde année.
On sème ordinairement le poireau au mois de mars, en pépinière. Si le semis est par trop dru, ce qui est souvent le cas habituel, pour peu que la levée soit normale, il est nécessaire de faire un éclaircissage. Par la suite, on arrose suivant les besoins ; puis au mois de mai ou au début de juin, quand le plant a acquis la grosseur d’un tuyau de plume, on le met en place dans une bonne terre, fraîche et riche, fumée à l’avance et, autant que possible, avec du fumier bien consommé. La plantation doit être effectuée par un temps frais et couvert, sinon il faut avoir pris soin de bien mouiller la terre quelques jours à l’avance.
Avant de planter, il y aura lieu d’habiller le plant, c’est-à-dire de raccourcir les racines de moitié et les feuilles du tiers de leur longueur. Ainsi préparés, les poireaux sont piqués au plantoir et appuyés fortement contre la terre (bornage) dans des rayons espacés de 20 à 30 centimètres à l’écartement de 0m,08 à 0m,15, suivant les variétés.
Les poireaux repiqués au mois de mai commencent à être bons à consommer fin août-début septembre. On peut toutefois en obtenir un peu plus tôt en semant dès le mois de février, à bonne exposition, pour repiquer fin avril. On en produit même dès le mois de juin, au moyen d’un semis fait sur couche en décembre-janvier. Si l’on cherche, au contraire, à prolonger la production à la fin de l’hiver et pendant le printemps, époque où les premiers poireaux semés commencent à monter à graine, on a recours à des semis tardifs faits à la fin avril ou en mai et mis en place en août.
Une autre manière d’opérer pour obtenir des poireaux utilisables dans le cours du printemps consiste à faire un semis dans la seconde quinzaine de septembre. Ce semis se fait en place, en planches et très clair, en terrain frais et perméable ; on ne repique pas, mais on éclaircit de façon à laisser entre les plantes conservées un écartement de 5 centimètres environ. Pour hâter et favoriser la germination, les arrosages devront être fréquents et copieux durant les premiers jours, mais on les arrête dès que le temps devient humide.
Pendant la période des grands froids, on doit protéger les plantes avec de litière, de feuilles sèches ou de paillassons. Dès la reprise de végétation, on mouille abondamment et on bine soigneusement. Dans le cours de la première quinzaine de juin, bien que les sujets soient encore peu volumineux, on peut consommer la récolte.
Notons en passant que, de toutes les plantes appartenant à la famille des Liliacées, le poireau est une des plus exigeantes au point de vue engrais, mais, comme ces congénères, il redoute les fumures organiques fraîches et, si l’on ne peut disposer d’une terre ayant reçu du fumier depuis un certain temps, il est recommandable de n’employer que du fumier bien décomposé.
Parmi les insectes qui parasitent le poireau, il faut noter la teigne du poireau, dangereuse par ses chenilles qui, dès leur naissance creusent des galeries dans le poireau.
La mouche de l’oignon produit aussi des dégâts. Pour éviter ses attaques, certains jardiniers recommandent de ne repiquer les poireaux qu’en juin après la première ponte de la mouche. Parmi les maladies, il faut citer la rouille du poireau.
Dicton du mois : « TAILLE TÔT, TAILLE TARD / TAILLE TOUJOURS EN MARS »