Connue sous différents noms : betterave potagère, betterave ou carotte rouge, racine rouge, crapaudine, cette plante mérite mieux : dans tous les jardins, elle doit avoir une place, si petite soit-elle. Elle fournit un légume rafraîchissant, charnu, très nourrissant, qui permet d’assurer « la soudure » en salade et qui se consomme de diverses manières (cuit à l’eau, au four, mélangé à la mâche ou à la laitue, confite au vinaigre).
Au surplus, la betterave à salade est une plante d’exigence moyenne : le sol idéal sera argilo-siliceux ou argilo-calcaire, une terre trop riche en matière organique pousserait plus au développement des feuilles que de la racine. Mais pour favoriser au maximum la bonne formation de celle-ci et afin d’éviter la création de « fourches », le sol sera fumé dès l’automne à l’aide de fumier bien décomposé, puis soigneusement bêché et ameubli au printemps.
Le fumier, les engrais phosphatés et potassiques seront incorporés tôt dans le sol, dès l’automne, tandis que le nitrate ne sera épandu qu’en juin lors de l’éclaircissement et des premiers binages.
Dans une terre convenablement fumée et soigneusement ameublie, on procédera à la culture de la betterave. Mais, comme cette plante est frileuse, on ne sèmera pas (selon les régions) au moins avant la mi-avril. D’ailleurs, en semant trop tôt, la racine, pouvant être formée avant trois mois, en demeurant trop longtemps en terre, deviendrait dure.
Deux modes de culture peuvent être pratiqués : par semis ou par repiquages.
On sèmera en avril-mai, dès que les gelées ne seront plus à craindre, en lignes espacées de 30 à 40 centimètres, dans des sillons profonds de 2 centimètres que l’on recouvrira de 2 centimètres de terreau. La levée de la graine dure huit à dix jours si le sol est frais.
On éclaircira à deux reprises : une première fois à 10 centimètres, puis une seconde fois à 20 ou 30 centimètres d’intervalle entre deux racines si on les veut grosses ou à 15 à 20 centimètres si on les désire plus petites. Inutile d’obtenir de trop grosses racines.
Contrairement à une fausse opinion répandue, il est possible de procéder par repiquage : on obtient même, si l’opération est bien conduite, de beaux produits : on sème en pépinière, et on procède au repiquage dès que le plant a atteint la grosseur d’un crayon et qu’il possède trois ou quatre feuilles. Coupez légèrement l’extrémité de ces dernières, afin de diminuer l’évaporation et habiller la racine. Enfoncer, dans le sillon tracé au cordeau, le plantoir et glisser le plant dans le trou en ayant soin de ne pas replier le pivot, serrer la terre autour de la plante repiquée et arroser pour aider la reprise.
Pendant la période végétative, assurer la propreté, l’ameublissement du sol par des binages et sarclages répétés. Ne pas omettre, au premier binage de répandre et d’enfouir le nitrate.
Il faut compter environ trois mois entre le semis et le commencement de la récolte. Ordinairement, elle a lieu fin septembre et début octobre, sauf pour les variétés hâtives, et on rentrera les racines par temps sec, bien nettoyées, soit à la cave, soit dans un silo, après avoir coupé le collet.
Cette culture facile de ce légume est encore avantagée par le fait que la plante, dans nos jardins, est sujette à peu de maladies.
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