L’oeilletonnage est le procédé de multiplication de l’artichaut le plus employé parce qu’il assure une production rapide et permet de conserver intégralement les caractères des variétés. En oeilletonnant, on poursuit d’ailleurs un double but : obtenir du plant pour le remplacement des vides créés par les gelées et débarrasser les touffes en rapport des drageons inutiles qu’elles ont émis au cours de l’année précédentes.
C’est dans le courant d’avril que l’on pratique l’oeilletonnage, et par temps doux de préférence. L’opération doit se faire avec précaution, car il est important de détacher avec le rejet une portion de la plante mère à laquelle il est adhérent et que l’on appelle le talon ; en même temps, il faut éviter de blesser trop gravement le vieux pied, ce qui pourrait amener la pourriture. Les œilletons, une fois détachés, doivent être habillés, c'est-à-dire qu’on doit retrancher du talon les portions froissées ou déchirées et raccourcir un peu les feuilles ; c’est dans cet état que les œilletons doivent être plantés.
Il convient d’activer la végétation de manière à obtenir une première production l’année de la plantation. Un ou deux nitratages complémentaires pratiqués en juin ou juillet permettent d’obvier dans une certaine mesure à cet inconvénient. Si l’eau et les engrais ne font pas défaut, les pieds devront produire dès la fin de l’été ou en automne.
A l’entrée de l’hiver, fin octobre, courant novembre, il est prudent de protéger les plants d’artichauts contre les froids. Pour cela, on enlève les tiges qui ont fleuri et que l’on coupe le plus près possible de la racine. On coupe également les feuilles les plus longues et l’on butte les pieds en ramenant la terre tout autour jusqu’à 0m25 ou 0m30 au dessus de la racine, mais en prenant soin de ne pas recouvrir le cœur des plantes. En période de fortes gelées, il est bon de disposer sur les pieds d’artichauts une couche de feuilles sèches ou de paille, mais il est indispensable de les découvrir dès que la température se radoucit, afin d’éviter la pourriture. Fin mars, début avril, quand les grands froids ne sont plus à redouter, on débutte les pieds, on fume et, tout en labourant, on procède à l’oeilletonnage.
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