L’humus ou terreau est la matière noire qui provient de la décomposition du fumier. On ne sait pas grand-chose sur sa composition exacte ; il prend naissance toutes les fois que des matières organiques se décomposent en présence d’une quantité d’air limitée. C’est l’humus qui donne à la terre végétale sa couleur brune plus ou moins foncée. Il joue un rôle de première importance dans l’ameublissement des sols ; l’humus, en effet, donne du corps aux terres légères et diminue la compacité des terres argileuses. Sans lui, il serait presque impossible de cultiver nos terres ; les terres légères se transformeraient en poussière par la sécheresse, les terres fortes formeraient des blocs imperméables. D’autre part, pendant les pluies, l’humus absorbe une quantité d’eau considérable qu’il ne laisse évaporer que lentement quand survient la sécheresse. Il a donc comme effet de maintenir la fraîcheur du sol.
Enfin, en se décomposant, il fournit aux plantes les aliments nécessaires à leur développement. Ces composants sont assez nombreux, mais pratiquement on peut les réduire à quatre : l’azote, l’acide phosphorique, la potasse et la chaux. L’azote qu’il contient donne naissance à des sels ammoniacaux, et surtout à des nitrates. L’humus se décompose dans le sol sous l’influence de divers bactéries. Cette décomposition est appelée la nitrification. Pour que les microbes de la nitrification puissent agir, plusieurs conditions doivent être réalisées.
C’est ainsi que :
- Le sol doit être suffisamment humide
- Il doit être aéré
- Il doit renfermer du calcaire
Les autres composants contenus dans l’humus, c'est-à-dire l’acide phosphorique et la potasse, ne sont pas enlevés par les eaux qui traversent la couche arable, la terre possédant la singulière propriété de les retenir, bien qu’elle les laisse absorber par les racines des plantes. Ainsi, non seulement l’humus fournit à la plante une partie de ses aliments, mais encore il empêche les autres éléments d’être entraînés par les eaux hors de portée des racines.
Cependant, malgré les précieuses propriétés que possède l’humus, il ne faudrait pas en conclure que l’emploi des fumures organiques, dont il est issu, puissent à elle seules suffire à fournir en quantités suffisantes tous les éléments nutritifs dont les différentes plantes ont besoin pour prendre le maximum de développement. Les engrais chimiques, ont aussi, en la circonstance, un rôle important à jouer. Ils peuvent, suivant les cas, servir de complément au fumier, soit pour en modifier la composition, qui peut être défectueuse, soit pour apporter économiquement un élément donné.
Aussi les formes combinées, où au fumier viennent s’ajouter, en quantité et nature variables suivant les plantes, les engrais chimiques, constituent-elles les principales garanties de succès de toute culture.
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